Une insomnie de plus et des idées qui me trottent dans la tête ! Cette fois, je sors de la chaleur de mon lit et j’attrape mon portable ! Après tout, aucune excuse de flemmardise, il est à bout de bras et n’est-ce pas extraordinaire que de pouvoir taper ces mots de retour sous mon douillet duvet ?
Bref, revenons-en à nos brouteurs laineux.
Les Jeux Olympiques !!! Que de belles réjouissances, que de verdure dans les rues de Pékin, que de promesses de jeux propres et équitables…
Tous ces athlètes défilant à la cérémonie d’ouverture, certains disciplinés (bien souvent à l’image de leur gouvernement), d’autres non… Les nations ennemies se côtoient, fraternisent, le sport semble au-dessus de tout ça ! Mais à l’inverse de tout autre compétition, les Jeux Olympiques ne sont-ils pas l’exemple type d’affrontement des nations autrement que par les armes, l’exacerbation même des nationalismes ?
Je ne sais vraiment pas quoi penser de ces Jeux à présent derrière nous… (Aïe, Sophie me taperait sur les doigts pour n'avoir point mentionné les Jeux paralympiques) La première erreur était sans doute de les attribuer à Pékin (tout comme à Turin en 2006 d’ailleurs, mais c’est un autre débat), mais à partir de là, pourquoi ne pas avoir alors espéré que les Chinois feraient de leur mieux et que tout se déroule pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Je suis d’habitude plutôt critique et intolérante envers ce genre de manifestations hypocrites murant dans le silence tous les travers d’un gouvernement incapable et sournois. Surtout quand on pense à la pression que subissent ces athlètes chinois, portant sur leurs épaules l’obligation d’obtenir une médaille d’or, comme le rappelle la devise de l'équipe chinoise de tir à la carabine, mieux vaut "mourir pour la lutte pour l'or plutôt que survivre pour seulement participer".
Montrer au monde que l’on est capable d’organiser des Jeux sans incidents et qu’en plus on rapporte le plus gros lot de titres olympiques, est une affaire d’Etat en Chine, que dis-je, c'est une question d'honneur.
On a tort de dire qu’il ne faut pas politiser les Jeux, il n’y a rien de plus politique. À l’image de ces deux athlètes russe et géorgienne qui s’étreignent sur les marches du podium alors que leurs nations se font la guerre, le monde ne s’arrête pas de tourner lorsque la flamme s’allume. La tête baissée et les poings gantés de Tommie Smith et John Carlos levés vers le ciel de Mexico en 1968 nous le rappellent, puis la tragédie de Munich, et j’en passe. Cependant, il me semble bien facile de jeter la pierre à un Etat qui se fait taper sur les doigts au moindre écart, mais n’est-ce pas pendant les Jeux Olympiques de Lillehammer en 1994 que Clinton bombarda le plus lourdement l’ex-Yougoslavie profitant que l’attention du monde entier était tournée vers les exploits de leurs héroïques sportifs ? Les donneurs de leçon ont, une fois de plus, la mémoire bien courte…
Je ne cautionnerai jamais le choix de Pékin pour l’organisation de ces XXIXèmes Olympiades, mais lâchez-leur un peu la grappe, nom d’un chien ! Nous savions bien avant ce 08.08.08 à 20h08 que les droits de l’Homme étaient bafoués en Chine et que les Tibétains étaient réprimés, alors certes profitons de cette occasion pour le rappeler, mais l’amélioration de la situation nécessitera plus que ces trois petites semaines de parenthèse sportive.
Au fond, je pense que le fait que ces Jeux puissent être une réussite sportive du point de vue de l’organisation (certes sûrement pas de la météo) reste juste en travers de la gorge de nombreux contestataires politiques. Mais un petit conseil, gardez un peu de salive pour les prochains Jeux Olympiques de Pyongyang, Téhéran ou Rangoon…
Comme dirait mon mentor du matin : « Enfin, seulement si j’ai bien compris ! »
